Une maman qui est venue à l’atelier pour les parents à la bibliothèque d’Evran a fait part de cette histoire.
Elle a plusieurs enfants, et a du mal à leur faire goûter de nouveaux aliments sans que cela ne soit la crise avec eux, ils rechignent, veulent toujours manger la même chose, ils s’énervent, je les force et rien ne va plus.
Lors de l’atelier de pleine conscience pour les parents, cette maman était là. Nous avons fait différents exercices et nous avons presque terminé l’heure par la méditation du raisin. A la fin de l’exercice, elle ouvre les yeux et elle nous dit, étonnée. « Alors, moi, je ne mange jamais de raisins secs, je déteste cela, mais alors là, je les ai découverts. J’ai découvert leur texture, leur saveur, j’ai vraiment fait attention à chaque détail de ce qu’est un raisin, c’est vraiment formidable. Je vais maintenant en acheter et en cuisiner pour ma famille aussi. »
Le temps est passé, et plus tard, lors d’un moment où je l’ai rencontrée, voici ce qu’elle m’a raconté.
« Bonjour, en fait, lors de cet atelier, j’ai essayé ensuite d’avoir un autre rapport avec la nourriture. J’ai déjà commencé à acheter des raisins et lorsque je les avais dans la bouche, et bien je repensais à notre atelier et à les découvrir tout simplement.
Alors, un jour que j’avais servi de la nourriture que les enfants aimaient, je me suis tentée à faire un petit test. J’ai commencé à leur parler de la nourriture qu’ils avaient dans leur assiette. Il y avait différentes chose : des céréales, des légumes et de la sauce. Je leur ai demandé tout d’abord d’où venait la nourriture qu’ils avaient dans leur assiette. Et ce que c’était. Les enfants ont nommé la nourriture, et nous nous sommes amusés à imaginer qui avait fabriqué cette nourriture. Comment était cette personne, comment elle s’était appliquée à faire pousser ces légumes, à les ramasser, si elle était contente de nous nourrir avec de la bonne nourriture. Nous l’avons remerciée. Puis, nous avons commencer à mettre un légume dans notre bouche et à le faire rouler dans celle-ci : devant, derrière, sur les côtés, afin de voir si c’était possible de sentir la texture, et si les goûts étaient différents aux différents endroits de notre bouche. Puis, nous avons mis ce légume sur nos dents, et nous avons pressé et nous avons remarqué qu’il était mou, et que la peau donnait une résistance. Et ainsi de suite avec les autres légumes et le reste de la nourriture.
Une semaine après, elle me dit qu’elle voit un de ses enfants bouger la nourriture dans bouche, elle lui demande ce qu’il fait. Il répond qu’il est en train de goûter la nourriture en pleine conscience et que ce légume était sucré devant mais pas derrière. Et la peau était molle.
« Je souris à l’intérieur de moi, dit-elle, et je me prête aussi à l’expérience avec les autres membres de la famille. »
Cela n’est pas toujours facile de manger avec goût et attention, mais parfois on y arrive et alors le repas est fait dans un esprit différent. J’ai appris aussi que lorsque l’on fait ces repas dans une attention à la nourriture et aux personnes qui l’ont préparée, alors, le repas est plus calme et j’apprends ainsi à mes enfants et à moi-même, à vivre dans l’empathie et la gratitude envers les personnes qui ont fait la nourriture, l’ambiance est différente.
MME M.